réponse à insoL qui s'étonne :
[…] un mot […] à Coignet qui a dit " Ce qui est intéressant, c'est qu'on n'est justement pas du côté du "rien",
ne serait-ce que parce que ça fait parler !"
Là je suis étonné car c'est bien, pour moi, la plus mauvaise des raisons (cf. le phénomène de l'ART).
Là, je vous retrouve bien !
Tout simplement, je trouve toujours intéressant lorsque se confrontent des perceptions diverses de travaux présentés. C'est l'occasion de tenter d'exprimer un peu ce que nous cherchons les uns et les autres.
La photographie est utilisée dans des contextes très variés : la photo souvenir, la photo documentaire, la photo plastique, la photo cherchant à transmettre des sensations ou impressions, le reportage.
Certaines photos réussies peuvent être considérées comme des œuvres à part entière, comme certains dessins, certaines peintures, etc. Quelle est la part de travail préalable, de préméditation, et de saisie plus ou moins accidentelle d'instants par le photographe ? C'est là une des grandes interrogations de la photographie, dont l'existence, hors tout autre travail préalable (approche, plan de prises de vues, organisation
a priori de son matériel) et postérieur (développement/tirage/scannage, organisation à posteriori du matériau) se joue dans la fraction de seconde du déclenchement.
Il y a un mystère qui se joue souvent au moment du déclenchement, car quelle que soit la préméditation, souvent l'intérêt du résultat nous échappe.
Ici, c'est probablement moins les prises de vue que leur assemblage qui font l'intérêt de la présentation.
C'est une des démarches possibles du photographe, qui compose à partir de prises de vues multiples.
Je trouve cela également intéressant, surtout lorsqu'il y a homogénéité de la recherche lors de la prise de vue ce qui là est évident, tout particulièrement pour les portraits : premier plan habité par une silhouette incomplète floue et arrière plan qui attire le regard.
Lorsque je vois un travail qui m'attire comme celui-ci, avec ses limites liées à l'utilisation d'un procédé, comme le dit lui-même mattvalle, et que je lis que d'autres n'ont pas comme moi été séduits au premier abord, ça m'intéresse de savoir pourquoi, et ça nous amène à préciser ce que nous recherchons lorsque nous faisons de la photographie.
Je trouve plaisantes les réponses de Mattvalle aux questions soulevées par les divers intervenants : elles sont fort claires, et modestes.
Je lui poserai une question, s'il repasse bientôt par ici et nous lit :
ces photos sont-elles recadrées, ou pensées dans l'instant et cadrées ainsi au moment de la prise de vue ?
enfin :
Merci à Coignet d'avoir explicité le concept de "photos cons"
C'était l'idée de départ. J'ai plusieurs fois tenté de m'y tenir, mais comme beaucoup d'autres idées de photos cons se sont présentées dans le fil, je me suis moi-même parfois écarté de la ligne de conduite que je m'étais fixée.
Celle-ci est difficile, pour deux raisons majeures
- une fois un tel sujet créé, il vient en de nombreuses circonstances l'envie de faire des photos uniquement pour l'alimenter, ce qui écarte toute idée d'autocritique
- L'idée d'un tel "fil" vient de la remarque que je me fais régulièrement in petto concernant l'aspect souvent vain des photos que j'aime faire à tous bouts de champ. Il faut un solide abandon d'amour propre pour accepter que 90% de la production photographique qu'on a envie de montrer puisse entrer dans la catégorie "con".