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Fabrication du grogue à Santo Antao

Message Publié : jeudi 9 avril 2015 à 22h51
Loin de la fureur des hommes, j'ai découvert, au large de l'Afrique, un pays de cocagne où la gentillesse des habitants rivalise avec la beauté des paysages. L'archipel du Cap-Vert, 10 îles, dont je n'ai vu que les deux les plus occidentales : Sao Vicente, île natale de Cesaria Evora, et Santo Antao, réputée pour ses chemins pavés et pour la fabrication du grogue (comprenez par là : le rhum).
J'y suis allée en mars avec une amie, pour un séjour d'une semaine
Au gré de nos randonnées, en pleine période des moissons de la canne à sucre, nous avons visité de nombreuses distilleries artisanales disséminées dans des vallées luxuriantes, distilleries reconnaissables de loin grâce aux fumées de leurs fours, et au bruit de les machines à presser les cannes.
Je dois souligner l'accueil extraordinaire des hommes travaillant dans ces distilleries, qui, pour chaque étape, nous ont expliqué, nous ont fait goûter, ont accepté les photos, avec gentillesse et quelque part de la fierté.


Voilà ce pays où des enfants heureux nous ont parfois montré le chemin à travers champs, terrasses et cannes à sucre




Fauchage des cannes. L'agriculture en terrasse interdit toute mécanisation.




Les cannes ébarbées attendent d'être pressées




Chaque distillerie dispose d'une machine à écraser les cannes, pour en extraire le jus.
Un homme passe les cannes dans la presse




Un autre récupère le bois écrasé




Tandis que le jus frais de canne s'écoule dans la cuve.
Je vous recommande le jus frais de canne : un délice (encore plus sucré avec les cannes rouges)




Le bois écrasé est mis à sécher pour être utilisé ultérieurement dans les fours de la distillerie




Des montagnes de bois




Le jus est récolté




Le four est allumé




Et le jus est mis à chauffer dans un chaudron de cuivre bâti au dessus du four.




Une fois porté à ébullition




Le jus est mis à fermenter pendant 3 jours dans de grandes cuves




Puis vient la 2è étape, celle de la distillerie du jus fermenté en alcool




Un autre four est allumé, avec au dessus du four, un alambic




Alambic constitué d'un seau et d'un long tuyau qui sera refroidi par l'apport d'eau froide autour du tuyau




Au bout de l'alambic, un récipient qui permet de recueillir le grogue encore tiède




Ces jerricans en plastique contiennent un des meilleurs rhums du monde




Rhum qui sera mis ensuite en tonneaux pour le transport et la mise en bouteille ultérieure.




Pour en rapporter en France, rien de tel qu'une bouteille d'eau minérale en plastique transportée dans le sac à dos.
Demandez au pirate-en-chef. Je crois qu'il en a apprécié le contenu !!

Rep : Fabrication du grogue à Santo Antao

Message Publié : vendredi 10 avril 2015 à 4h39
par paga
marielle a écrit :
Pour en rapporter en France, rien de tel qu'une bouteille d'eau minérale en plastique transportée dans le sac à dos.
Demandez au pirate-en-chef. Je crois qu'il en a apprécié le contenu !!


Bravo si tu as réussi à passer la sécurité pour emporter une bouteille pleine dans le sac à dos, dans l'avion!? Ou bien tu n'as pas pris l'avion ?! :peur:

Message Publié : vendredi 10 avril 2015 à 10h21
Le sac à dos est évidemment passé en soute, avec ses bouteilles de grogue, de ponche, et ses grains de café :D: .
Seul l'appareil photo avec ses cartes mémoire est passé en cabine !

Message Publié : vendredi 10 avril 2015 à 10h27
par Milou
Belle destination ! et beau reportage.

Le ti grogue

Message Publié : vendredi 10 avril 2015 à 10h31
par Tromer
Merci pour ce très instructif reportage qui renoue avec une tradition du Pirate qui nous a valu de bien belles histoires en images ... le grogue il est bon "nature" ou bien ils fabriquent aussi des versions "arrangées" ?
En ce qui concerne ma commande "spéciale convalescence" visible à droite sur la dernière photo, j'espère que tu l'as bien faite partir en Colissimo :mrgreen:

Rep : Le ti grogue

Message Publié : vendredi 10 avril 2015 à 12h34
Tromer a écrit :
le grogue il est bon "nature" ou bien ils fabriquent aussi des versions "arrangées" ?

Le Grogue est bon nature.
Mais ils font aussi du Ponche : mélange de grogue et de mélasse (sucre de canne liquide, appelé miel ou mel)
Et d'autres mélanges comme le Ponche-Coco.



J'ai un peu tout goûté :gaga2:
A gauche : dans la main gauche, de la mélasse, dans la main droite, du grogue, dans la distillerie
A droite : du ponche, offert par nos hôtes

Message Publié : vendredi 10 avril 2015 à 19h54
Beau reportage sur la fabrication du Grogue.
Cela donne envie d'aller au Cap Vert...
J'espère que tu nous présenteras d'autres photos prises lors de ton périple.

Marché aux poissons de Mindelo - Ile de Sao Vicente

Message Publié : lundi 13 avril 2015 à 22h15
Mindelo, ville principale de l'Ile Sao Vicente, vit au rythme des arrivages de poissons la journée, et au rythme des mornas la nuit.
Au loin, l'ile de Santo Antao (celle du grogue)
Ici, point de gros bateau de pêche, mais des barques avec lesquelles les hommes bravent la mer, qui est souvent mauvaise, pour rapporter le produit de leur pêche à terre et une vente directe au marché couvert, où se fournissent notamment les restaurants de la ville.




Les pêcheurs se regroupent sur la plage, souvent en famille, pour vendre leurs poissons




après les avoir préparés




écaillés, à l'aide d'une râpe façonnée avec une boîte de conserve




vidés




salés et séchés au soleil




Le marché couvert, un peu calme en ce mois de mars qui est un petit mois pour la pêche, offre une multitude de variétés de poissons ou autres animaux de mer :
mérous (le soir, un de ceux-là, sans doute, s'est retrouvé dans mon assiette : un délice), murènes




araignées de mer, poulpes, langoustes (en voie de disparition à cause d'une pêche effrénée pour faire plaisir aux touristes... Je n'en ai pas mangé).




Vers midi, tout s'arrête brusquement pour la pause repas : un stand avec de grosses gamelles de riz et de cachupa (plat national) s'installe, et tout le monde vient se faire servir un bon repas dans une ambiance conviviale.
Pour moi aussi, ça a été mon repas de midi !




Depuis l'intérieur du marché couvert, la jetée où accostent les barques. La chaleur semble écrasante. Nous restons à l'ombre.



 

Message Publié : mardi 14 avril 2015 à 8h47
par Tromer
Quel beau dépaysement ! Merci :D:
Je ne sais pas si ces endroits sont très fréquentés mais l'absence de touristes égarés dans tous les cadrages renforce le plaisir de la visite ...

Message Publié : samedi 18 avril 2015 à 11h36
Pour ceux qui n'y sont pas allés, vendredi prochain à 20H50 sur FR 3.

Message Publié : samedi 18 avril 2015 à 19h11
Je crois que je n'ai pas regardé la télévision depuis 2008 ou 2009. N'étant abonné à rien, je ne pourrai pas faire une exception vendredi, alors tant pis, il faudra que j'y aille un jour.

Message Publié : samedi 18 avril 2015 à 20h30
par Milou
ça existe toujours FR3 ? :kl:

Message Publié : mardi 28 avril 2015 à 22h28
Santo Antao n'est pas seulement réputée pour son grogue, mais aussi pour ses chemins pavés qui sillonnent l'ile.
Ouvrages d'art défiant les reliefs abrupts, ils permettent aux habitants de l'ile d'aller jusqu'aux confins les plus éloignés, à condition d'avoir une bonne condition physique. En effet, ici, il n'y a pas de terrain plat. Les montées succèdent aux descentes, à l'infini...















Message Publié : mercredi 29 avril 2015 à 8h26
Impressionnants ces chemins, surtout sur la troisième image :!:

Message Publié : mercredi 29 avril 2015 à 20h16
Intéressante série sur ces chemins qui serpentent le relief rocailleux.

Message Publié : jeudi 30 avril 2015 à 12h50
par insoL
Belle découverte ! Mais, une fois de plus, trop tard pour mon épouse et moi.

Message Publié : samedi 2 mai 2015 à 17h23
M'a l'air de faire très chaud et sec sur ce chemin. J'aime bien la 3 qui donne le vertige.

Message Publié : lundi 4 mai 2015 à 22h14
Sur Santo Antao, dernière île avant l'Atlantique, le climat est aride au sud-ouest, et au nord-est, grâce aux sommets montagneux qui stoppent les arrivées marines, le climat est humide. La frontière entre ces deux zones de climats est justement à l'endroit de la photo n°3 de ma série précédente, chemin vertigineux passant de la zone désertique à l'ouest vers la zone luxuriante à l'est.
Les paysages modelés par l'homme sont magnifiques. La terre, pouvant paraître inhospitalière, verticale, a été apprivoisée, et chaque parcelle de terre rendue cultivable grâce aux terrasses bâties sur les flancs des montagnes, jusque dans les endroits les plus vertigineux.
Ce n'est pas tout d'avoir construit ces terrasses extraordinaires ! Il a fallu aussi canaliser l'eau et construire des réseaux d'irrigation qui traversent les montagnes, pour apporter l'eau selon un système ingénieux à l'ensemble des cultures.

De ce pays rude, l'homme a créé un véritable pays de cocagne.




Vallée d'Aguada




Val de Corvo




Le village de Fontainhas




Vallée de Paul




Ribeira da Torre




Lombo Texeiro




Marradoro en bas de Ribeira da Torre




Irrigation



Sur ces terrasses : canne à sucre, mais aussi, patates douces, manioc, igname, bananiers, choux, carottes, tomates, papayes, caféiers...
Malheureusement, ce n'était pas la saison des mangues :cry:
Il faudra y retourner !!!



Message Publié : mardi 5 mai 2015 à 9h40
très impressionnant, de bien belles images :!: