J'ai commencé à rédiger une réponse tout à l'heure et je ne comprends pas ce qui s'est passé le logiciel "Safari" a décidé de se fermer et ma prose s'est perdue.
Je précisais que mon jeu de mots avec "Courte Paille" et "Son" ça faisait référence à une chanson de marins (très belle et qui finit bien):
http://www.captain-malo.org/marins/t/mt013.htm
Le son, si c'est la capture de la sensation dont je fais le métier, c'est aussi l'enveloppe du blé, qui devient un rebut lorsque le blé est concassé.
Et pour ceux qui ont vu le film, Séraphine cambriole une quincaillerie (le propriétaire avait évacué à cause de la guerre 14-18).
ça fait beaucoup de sous-entendus
et je dois bien l'une ou l'autre explication à "loul"!
Je travaille dans le domaine du long métrage (et aussi du téléfilm) depuis l'an 2000. Mais mon premier contrat dans le cinéma date de 1977. Entre les deux, j'ai fait énormément de films publicitaires, des documentaires, des courts-métrages et de l'enseignement. Un changement de configuration familiale (divorce) et mon nouveau mariage m'ont ouvert des perspectives nouvelles. "Séraphine" est mon deuxième film de long métrage comme "Chef opérateur du Son".
Dans le cas de "Séraphine", j'ai eu la chance de travailler avec une équipe de dimension familiale et Yolande n'a rien à voir avec certaines "stars" qui exigent ceci ou cela, qui ont leur suite, leur loge, et qui vous considèrent de très haut. Et ce terreau dans lequel j'ai plongé m'a permis de mettre en oeuvre un savoir-faire précieux, de donner du sens à toutes ces années où je me tenais à l'écart du milieu du film de fiction.
Le fait d'avoir été nommé pour la bande son de "Séraphine" est une grande satisfaction car j'y ai mis beaucoup de coeur et un concentré de ce que j'ai toujours rêvé de faire. C'est difficile à expliquer mais dans certains tournages on s'entend dire: on s'en fout du son. On peut quand même le refaire. Ce qui est vrai mais c'est très frustrant et on a l'impression de ne pas être respecté (d'autant plus si on travaille avec des vedettes qui ne vous voient même pas alors que vous passez des dizaines de journées à quelques mètres). Et donc de m'être fait remarquer alors que tout ce que j'ai fait je l'ai voulu, que mes désirs et mes demandes ont été entendus, c'est un pur bonheur. J'essaye d'expliquer ça ici:
http://www.dailymotion.com/video/x70609_seraphine-par-philippe-vandendriess_shortfilms
Et les grosses machines ne laissent pas beaucoup de place à des idéaux comme les miens, ce qui m'a fait dire que je préfère des petits films comme "Séraphine" où on travaille en famille et en coopération (on a laissé tomber une part de salaire pour rendre le film possible et si il y a suffisamment d'entrées on devrait récupérer tout ou une partie de l'effort) que sur une grosse production où les choses sont formatées.
"Coignet" a bien compris mon esprit. Avec plus de 1500 films publicitaires à mon actif, j'ai assez subi ceux qui ont de gros moyens financiers mais pas de dimension humaine ni d'éthique et fort peu de respect pour quoi que ce soit. Mais j'ai beaucoup appris. Et dans le cinéma indépendant ou avec des personnes très humaines comme Martin Provost, Eric-Emmanuel Schmitt et d'autres, je donne beaucoup de sens à ma passion et à tout ce que j'ai acquis.
Comme technicien, je suis au service d'un projet.
Pouvoir choisir le projet que l'on sert, c'est une grande chance d'éviter d'être confondu avec un outil, de n'être qu'un instrument.
Donc, si je me fais remarquer comme avec cette nomination aux Césars, c'est très bien.
Mais si je me retrouve dans une spirale qui me renvoie au mode industriel de la pub, même si ce sont des films au "top du box-office", je préfère rester petit. C'est mon côté "belge"!
Bon, voilà. J'ai beaucoup parlé de moi... Je vais retourner à mes photos!