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Loin de la fureur des hommes, j'ai découvert, au large de l'Afrique, un pays de cocagne où la gentillesse des habitants rivalise avec la beauté des paysages. L'archipel du Cap-Vert, 10 îles, dont je n'ai vu que les deux les plus occidentales : Sao Vicente, île natale de Cesaria Evora, et Santo Antao, réputée pour ses chemins pavés et pour la fabrication du grogue (comprenez par là : le rhum). J'y suis allée en mars avec une amie, pour un séjour d'une semaine Au gré de nos randonnées, en pleine période des moissons de la canne à sucre, nous avons visité de nombreuses distilleries artisanales disséminées dans des vallées luxuriantes, distilleries reconnaissables de loin grâce aux fumées de leurs fours, et au bruit de les machines à presser les cannes. Je dois souligner l'accueil extraordinaire des hommes travaillant dans ces distilleries, qui, pour chaque étape, nous ont expliqué, nous ont fait goûter, ont accepté les photos, avec gentillesse et quelque part de la fierté. Voilà ce pays où des enfants heureux nous ont parfois montré le chemin à travers champs, terrasses et cannes à sucre Fauchage des cannes. L'agriculture en terrasse interdit toute mécanisation. Les cannes ébarbées attendent d'être pressées Chaque distillerie dispose d'une machine à écraser les cannes, pour en extraire le jus. Un homme passe les cannes dans la presse Un autre récupère le bois écrasé Tandis que le jus frais de canne s'écoule dans la cuve. Je vous recommande le jus frais de canne : un délice (encore plus sucré avec les cannes rouges) Le bois écrasé est mis à sécher pour être utilisé ultérieurement dans les fours de la distillerie Des montagnes de bois Le jus est récolté Le four est allumé Et le jus est mis à chauffer dans un chaudron de cuivre bâti au dessus du four. Une fois porté à ébullition Le jus est mis à fermenter pendant 3 jours dans de grandes cuves Puis vient la 2è étape, celle de la distillerie du jus fermenté en alcool Un autre four est allumé, avec au dessus du four, un alambic Alambic constitué d'un seau et d'un long tuyau qui sera refroidi par l'apport d'eau froide autour du tuyau Au bout de l'alambic, un récipient qui permet de recueillir le grogue encore tiède Ces jerricans en plastique contiennent un des meilleurs rhums du monde Rhum qui sera mis ensuite en tonneaux pour le transport et la mise en bouteille ultérieure. Pour en rapporter en France, rien de tel qu'une bouteille d'eau minérale en plastique transportée dans le sac à dos. Demandez au pirate-en-chef. Je crois qu'il en a apprécié le contenu !! |
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hédoniste nihiliste |
marielle a écrit : Pour en rapporter en France, rien de tel qu'une bouteille d'eau minérale en plastique transportée dans le sac à dos. Demandez au pirate-en-chef. Je crois qu'il en a apprécié le contenu !! Bravo si tu as réussi à passer la sécurité pour emporter une bouteille pleine dans le sac à dos, dans l'avion!? Ou bien tu n'as pas pris l'avion ?! |
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Le sac à dos est évidemment passé en soute, avec ses bouteilles de grogue, de ponche, et ses grains de café . Seul l'appareil photo avec ses cartes mémoire est passé en cabine ! |
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Far from the picture |
Belle destination ! et beau reportage. Oufti ! Les lapins sont toujours en retard |
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Merci pour ce très instructif reportage qui renoue avec une tradition du Pirate qui nous a valu de bien belles histoires en images ... le grogue il est bon "nature" ou bien ils fabriquent aussi des versions "arrangées" ? En ce qui concerne ma commande "spéciale convalescence" visible à droite sur la dernière photo, j'espère que tu l'as bien faite partir en Colissimo |
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Tromer a écrit : le grogue il est bon "nature" ou bien ils fabriquent aussi des versions "arrangées" ? Le Grogue est bon nature. Mais ils font aussi du Ponche : mélange de grogue et de mélasse (sucre de canne liquide, appelé miel ou mel) Et d'autres mélanges comme le Ponche-Coco. J'ai un peu tout goûté A gauche : dans la main gauche, de la mélasse, dans la main droite, du grogue, dans la distillerie A droite : du ponche, offert par nos hôtes |
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Beau reportage sur la fabrication du Grogue. Cela donne envie d'aller au Cap Vert... J'espère que tu nous présenteras d'autres photos prises lors de ton périple. |
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Mindelo, ville principale de l'Ile Sao Vicente, vit au rythme des arrivages de poissons la journée, et au rythme des mornas la nuit. Au loin, l'ile de Santo Antao (celle du grogue) Ici, point de gros bateau de pêche, mais des barques avec lesquelles les hommes bravent la mer, qui est souvent mauvaise, pour rapporter le produit de leur pêche à terre et une vente directe au marché couvert, où se fournissent notamment les restaurants de la ville. Les pêcheurs se regroupent sur la plage, souvent en famille, pour vendre leurs poissons après les avoir préparés écaillés, à l'aide d'une râpe façonnée avec une boîte de conserve vidés salés et séchés au soleil Le marché couvert, un peu calme en ce mois de mars qui est un petit mois pour la pêche, offre une multitude de variétés de poissons ou autres animaux de mer : mérous (le soir, un de ceux-là, sans doute, s'est retrouvé dans mon assiette : un délice), murènes araignées de mer, poulpes, langoustes (en voie de disparition à cause d'une pêche effrénée pour faire plaisir aux touristes... Je n'en ai pas mangé). Vers midi, tout s'arrête brusquement pour la pause repas : un stand avec de grosses gamelles de riz et de cachupa (plat national) s'installe, et tout le monde vient se faire servir un bon repas dans une ambiance conviviale. Pour moi aussi, ça a été mon repas de midi ! Depuis l'intérieur du marché couvert, la jetée où accostent les barques. La chaleur semble écrasante. Nous restons à l'ombre. |
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Quel beau dépaysement ! Merci Je ne sais pas si ces endroits sont très fréquentés mais l'absence de touristes égarés dans tous les cadrages renforce le plaisir de la visite ... |
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Pour ceux qui n'y sont pas allés, vendredi prochain à 20H50 sur FR 3. "Quand tu ne ris pas tu ne vis pas" |
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Je crois que je n'ai pas regardé la télévision depuis 2008 ou 2009. N'étant abonné à rien, je ne pourrai pas faire une exception vendredi, alors tant pis, il faudra que j'y aille un jour. | |
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Far from the picture |
ça existe toujours FR3 ? Oufti ! Les lapins sont toujours en retard |
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Santo Antao n'est pas seulement réputée pour son grogue, mais aussi pour ses chemins pavés qui sillonnent l'ile. Ouvrages d'art défiant les reliefs abrupts, ils permettent aux habitants de l'ile d'aller jusqu'aux confins les plus éloignés, à condition d'avoir une bonne condition physique. En effet, ici, il n'y a pas de terrain plat. Les montées succèdent aux descentes, à l'infini... |
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Impressionnants ces chemins, surtout sur la troisième image | |
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Intéressante série sur ces chemins qui serpentent le relief rocailleux. | |
Édité 1 fois par Proteus samedi 2 mai 2015 à 17h28 | ||
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Belle découverte ! Mais, une fois de plus, trop tard pour mon épouse et moi. Rien ne peut être pensé sans son contraire. Héraclite |
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M'a l'air de faire très chaud et sec sur ce chemin. J'aime bien la 3 qui donne le vertige. | |
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Sur Santo Antao, dernière île avant l'Atlantique, le climat est aride au sud-ouest, et au nord-est, grâce aux sommets montagneux qui stoppent les arrivées marines, le climat est humide. La frontière entre ces deux zones de climats est justement à l'endroit de la photo n°3 de ma série précédente, chemin vertigineux passant de la zone désertique à l'ouest vers la zone luxuriante à l'est. Les paysages modelés par l'homme sont magnifiques. La terre, pouvant paraître inhospitalière, verticale, a été apprivoisée, et chaque parcelle de terre rendue cultivable grâce aux terrasses bâties sur les flancs des montagnes, jusque dans les endroits les plus vertigineux. Ce n'est pas tout d'avoir construit ces terrasses extraordinaires ! Il a fallu aussi canaliser l'eau et construire des réseaux d'irrigation qui traversent les montagnes, pour apporter l'eau selon un système ingénieux à l'ensemble des cultures. De ce pays rude, l'homme a créé un véritable pays de cocagne. Vallée d'Aguada Val de Corvo Le village de Fontainhas Vallée de Paul Ribeira da Torre Lombo Texeiro Marradoro en bas de Ribeira da Torre Irrigation Sur ces terrasses : canne à sucre, mais aussi, patates douces, manioc, igname, bananiers, choux, carottes, tomates, papayes, caféiers... Malheureusement, ce n'était pas la saison des mangues Il faudra y retourner !!! |
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très impressionnant, de bien belles images | |